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The Blue Economy: Innovation inspirée par la nature

Photo du rédacteur: Javier TrespalaciosJavier Trespalacios

L'économie bleue, proposée par Gunter Pauli, encourage une croissance économique fondée sur la préservation des écosystèmes, en s'inspirant de l'efficacité des systèmes naturels. Contrairement à l'économie traditionnelle génératrice de déchets, elle favorise des solutions circulaires où « les déchets d'un processus deviennent les nutriments d'un autre » (Pauli, 2010). Elle aborde simultanément les problématiques économiques, sociales et environnementales avec trois objectifs: réduire les coûts opérationnels, créer de l'emploi local et régénérer le capital naturel (Ellen MacArthur Foundation, 2013).


La vision de "The Blue Economy" selon Gunter Pauli


Depuis sa publication, l'économie bleue a été mise en œuvre dans divers pays tels que le Kenya, le Brésil et l'Espagne, dans des secteurs comme l'agriculture, l'énergie, la gestion des déchets, la manufacture et le tourisme, démontrant qu'il est possible d'innover de manière durable tout en maintenant la rentabilité.


Principes fondamentaux de l'économie bleue

Bien plus qu'une proposition technique, elle implique un changement de mentalité fondé sur quatre piliers :


  1. Imitation de la nature : Dans les écosystèmes, il n'y a pas de déchets ; tout est réutilisé et génère de la valeur.

  2. Autosuffisance : Substitution des intrants externes par des alternatives locales et durables.

  3. Solutions évolutives et reproductibles : Applicables des communautés rurales aux grandes villes.

  4. Impact économique et social : Renforce les économies locales et crée de l'emploi sans nuire à l'environnement.


Cette approche ne vise pas seulement l'efficacité de la production, mais également à repenser les systèmes économiques pour maximiser les bénéfices sociaux et environnementaux.


Innovations inspirées par l'économie bleue

Dans The Blue Economy (2010), Pauli présente 100 innovations ayant le potentiel de générer 100 millions d'emplois en 10 ans, en intégrant le savoir scientifique avec des solutions traditionnelles. Parmi les cas les plus emblématiques, on trouve :


  • Production de champignons comestibles à partir de résidus de café:

    Les déchets de café (pulpe et peau) sont mélangés à des spores de champignons comestibles (Pleurotus ostreatus) qui agissent comme des « graines ». Cette mixture est placée dans des sacs perforés et conservée dans un environnement humide et sombre pendant 3-4 semaines, produisant 200g de champignons par kilogramme de déchets, sans engrais ni produits chimiques. Des entreprises comme Mushroom Kenya forment annuellement 300 agriculteurs à cette technique, améliorant la sécurité alimentaire et générant des revenus complémentaires (Pauli, 2010).


  • Farine à partir de résidus de café:

    La pulpe résiduelle du café est séchée — par des fours ou exposition solaire — puis moulue, produisant une farine fine et homogène riche en fibres et antioxydants (acide chlorogénique). Ce produit est utilisé en boulangerie et dans les boissons fonctionnelles pour ses propriétés hydratantes et nutraceutiques (Farah & Donangelo, 2006). La startup Coffee Flour (États-Unis/Amérique centrale) emploie 1'200 agriculteurs au Nicaragua et au Guatemala (Pauli, 2010; Oseni et al., 2012).


  • Aquaponie combinée de plantes et de poissons:

    Système combinant l'aquaculture (élevage de poissons) et l'hydroponie (culture de plantes sans sol). Les déchets des poissons fournissent des nutriments aux plantes, tandis que celles-ci purifient l'eau qui est recirculée dans les bassins à poissons. Ce système utilise 90% moins d'eau que l'agriculture traditionnelle. L'entreprise Aponi Farm (Mexique) produit annuellement 5 tonnes de tilapia et 10 tonnes de laitue grâce à cette technique (Rakocy et al., 2006).


  • Fertilisants à partir de coquilles de moules:

    Les coquilles de moules sont broyées et traitées thermiquement pour éliminer les bactéries et améliorer leur solubilité dans le sol. Ces fertilisants riches en calcium et magnésium neutralisent l'acidité du sol et réduisent l'utilisation de produits chimiques. Chaque tonne de coquilles génère 800kg de fertilisant. L'entreprise Abonomar S.L. (Espagne) distribue ses produits à des vignobles comme La Rioja (Pauli, 2010; Mattews & Volesky, 2007).


  • Papier minéral fabriqué avec de la pierre calcaire:

    Fabriqué en mélangeant 80% de carbonate de calcium (poudre de pierre) avec 20% de résines biodégradables (HDPE). Ce processus ne nécessite ni eau ni agents de blanchiment, réduisant significativement l'impact environnemental par rapport à la fabrication traditionnelle. Chaque tonne de ce papier évite l'abattage de 20 arbres. Des entreprises comme Taiwan Lung Meng Technology Co. dirigent sa fabrication et distribution en Asie (Braungart & McDonough, 2002).


  • Ustensiles biodégradables à partir de peaux de fruits:

    Fabriqués avec des biopolymères extraits de peaux de mangue, d'ananas ou de bagasse de canne à sucre, qui sont moulés, séchés et durcis. Ils se dégradent complètement en 6-12 semaines sans résidus toxiques. L'entreprise mexicaine Ecoware fabrique de la vaisselle avec des résidus agricoles (Avella et al., 2005), tandis qu'Ediblepro (Inde) produit des couverts comestibles et biodégradables à base de farine de sorgho, riz et blé (Hawken et al., 1999).


  • Emballages biodégradables à partir de macroalgues marines:

    Des algues marines telles que l'Eucheuma cottonii sont cultivées dans des eaux côtières afin d'extraire des polymères naturels aux propriétés thermoplastiques, lesquels sont moulés en emballages comestibles pour aliments. Ces emballages se dissolvent dans l'eau chaude. En Indonésie, l'entreprise Evoware commercialise ce matériau, contribuant à la réduction des déchets marins et au développement socio-économique des communautés côtières (Pauli, 2010).


  • Isolant thermique à base de champignons:

    Le mycélium, réseau de filaments constituant la structure des champignons, est cultivé sur des résidus agricoles tels que les coques de graines et les tiges de maïs. Le processus débute par des spores qui, dans des conditions contrôlées, forment une structure mousseuse semblable au polystyrène. L'entreprise américaine Ecovative Design a développé des emballages qu'elle fournit à Dell et IKEA, ainsi que des matériaux isolants pour des projets de construction durable à New York (Haneef et al., 2017).


  • Production de soie sans vers à soie:

    On extrait des fibres de plantes telles que l'Asclepias syriaca (herbe à coton) ou des résidus d'ananas. Ces fibres sont lavées, séchées et purifiées, puis mélangées à de l'acide polylactique dérivé du maïs et soumises à un traitement mécanique. Le matériau obtenu possède des propriétés similaires à la soie, est teint avec des colorants naturels et tissé pour créer des textiles de mode durable. L'entreprise Ananas Anam (Royaume-Uni/Philippines) utilise cette technique, évitant le sacrifice des vers à soie et réduisant l'usage de pesticides (Pauli, 2010).


  • Energie houlomotrice, exploitation des vagues:

    Le mouvement ondulatoire des vagues est capté à l'aide de dispositifs flottants ou de structures oscillantes, tels que des bouées, qui exploitent à la fois l'énergie cinétique et potentielle du ressac. Cette énergie est transformée en énergie mécanique grâce à des systèmes de pistons reliés à des turbines génératrices. Le projet Wave Dragon (Danemark), installé à Nissum Bredning, alimente 1'000 foyers, réduisant la dépendance aux combustibles fossiles dans les régions côtières et sur des îles isolées (Falnes, 2007).


  • Tuyaux générateurs d'énergie:

    Dans les tuyaux qui distribuent l'eau urbaine, de petites turbines fabriquées avec des matériaux anticorrosifs sont installées. Le flux constant de l'eau fait tourner des pales reliées à des générateurs compacts, transformant l'énergie cinétique en électricité avec une efficacité de 55%. La technologie LucidPipe, développée par Lucid Energy (USA) et installée à Portland, démontre comment des infrastructures existantes peuvent être transformées en sources d'énergie renouvelable (Lucid Energy, 2015).


  • Tuiles et façades solaires fabriquées à partir de verre recyclé:

    Le verre recyclé est broyé et fondu pour former des blocs, dans lesquels des cellules photovoltaïques sont intégrées lors du laminage. Ces composants sont assemblés sous forme de tuiles et de façades qui captent la lumière du soleil et la convertissent en électricité. Le projet Solar Squared de l'Université d'Exeter (Royaume-Uni) promeut la réutilisation des déchets et crée de l'emploi dans le secteur du recyclage et des énergies renouvelables (Pauli, 2010; Parida et al., 2011).


  • Eclairage par des bactéries bioluminescentes:

    Des bactéries telles que Aliivibrio fischeri sont cultivées dans des milieux riches en nutriments et en oxygène, où l'enzyme luciférase produit une lumière bleu-verdâtre via un processus biochimique naturel, sans recours à l'électricité. L'entreprise Glowee (France) développe cette technologie pour un éclairage urbain durable. Les prototypes de deuxième génération ont permis d'obtenir une émission lumineuse stable pendant 72 à 96 heures. En phase expérimentale, cette solution promet de réduire jusqu'à 85% la consommation énergétique de l'éclairage public par rapport aux LED conventionnelles (Close et al., 2012).


  • Génération électrique à partir des racines des plantes:

    Des plantes vivantes sont cultivées dans des zones humides naturelles où les composés organiques libérés par leurs racines sont métabolisés par des bactéries, générant des électrons capturés pour produire de l'électricité. L'entreprise néerlandaise Plant-e développe ces cellules qui, contrairement aux panneaux solaires ou aux éoliennes, ne nécessitent pas de fabrication d'équipements complexes et produisent de l'électricité en continu, même la nuit (Helder et al., 2012).


  • Réfrigération sans électricité:

    Le système Zeer utilise deux récipients en argile concentriques, séparés par du sable humide. L'évaporation de l'eau crée un effet de refroidissement qui abaisse la température intérieure jusqu'à 14°C en dessous de la température ambiante. Développé par le professeur nigérian Mohammed Bah Abba, le dispositif de Practical Action a été mis en place dans 8'000 foyers au Nigeria et au Soudan. Les denrées périssables peuvent être conservées pendant 15 à 20 jours, au lieu de seulement 2 jours à température ambiante. Chaque unité coûte environ 2 dollars et peut réduire les pertes post-récolte jusqu'à 50% (Practical Action, 2010).


  • Biogaz à partir de déchets organiques domestiques:

    Les déchets organiques ménagers sont traités dans des biodigesteurs hermétiques par fermentation anaérobie, produisant du gaz méthane pour la cuisson et un résidu liquide utilisé comme biofertilisant. En Inde, le système HomeBiogas transforme 6kg de déchets organiques quotidiens en 3 heures de biogaz et 10 litres de biofertilisant liquide, réduisant considérablement les émissions de CO₂ (Surendra et al., 2014).


  • Désalinisation solaire pour produire de l'eau potable:

    À l'aide de collecteurs solaires ou de panneaux de distillation solaire par effet de serre, l'eau de mer est chauffée dans des panneaux conçus pour maximiser l'absorption thermique. La vapeur se condense sur des surfaces froides, permettant de recueillir de l'eau potable. Mis en œuvre à Oman (projet H2Oman) et au Kenya (avec le soutien de Solar Water Solutions), ces systèmes produisent jusqu'à 20 litres par jour et par m² de panneau, avec des coûts opérationnels inférieurs de 40% par rapport aux méthodes conventionnelles (Tiwari & Tiwari, 2016).


  • Filtres à eau fabriqués à partir d'argile:

    La purification s'effectue grâce à une argile microporeuse combinée à de l'argent colloïdal et du charbon actif, capable d'éliminer jusqu'à 99% des bactéries, virus et contaminants chimiques. L'eau traverse les pores de l'argile qui retiennent les agents pathogènes et les particules nocives. Potters for Peace (Nicaragua) fabrique ces dispositifs à faible coût; plus de 50'000 unités ont été déployées dans des communautés rurales d'Amérique latine et d'Afrique (Pauli, 2010).


  • Architecture bio-inspirée par la nature:

    Inspirées par les conduits de ventilation des termitières, ces structures maintiennent une température stable sans recourir à la climatisation, réduisant ainsi considérablement la consommation énergétique. Des bâtiments tels que l'Eastgate Centre (Harare, Zimbabwe), conçu par Mick Pearce, réduisent l'empreinte carbone et créent de l'emploi dans le secteur de la construction durable (Pearce, 2007).


  • Construction de logements avec des matériaux recyclés:

    Cette approche architecturale intègre des matériaux de déchet — bouteilles en plastique, canettes, pneus et autres résidus — combinés à de la terre et à des éléments naturels. Ces constructions comprennent des systèmes de collecte des eaux pluviales, de traitement des eaux grises, d'autonomie énergétique et de production alimentaire, réduisant ainsi la demande en ressources vierges et la génération de déchets. L'architecte américain Michael Reynolds a été pionnier avec ses Earthships, des logements autosuffisants conçus pour exploiter au mieux les ressources naturelles (Pauli, 2010).


  • Briques en plastique recyclé:

    Le procédé consiste à remplir des conteneurs en PET avec des déchets non recyclables, puis à les compresser pour créer des briques solides et durables. Le projet EcoBricks, à Medellín, a ensuite été reproduit dans des écoles rurales du Guatemala (Pauli, 2010; Hopewell et al., 2009).


  • Bambou comme matériau structurel durable dans la construction:

    Le bambou, après culture et traitement avec des sels naturels pour améliorer sa durabilité, est découpé, assemblé et fixé grâce à des techniques traditionnelles et modernes, évitant ainsi le recours à l'acier et au béton. À Bali, l'organisation Green School a construit un campus comprenant 40 structures en bambou, qui pousse 30 fois plus vite que les arbres ligneux et capte 35% de CO₂ en plus (Pauli, 2010).


  • Ciment avec CO₂:

    Lors de la fabrication du béton, du dioxyde de carbone capturé provenant des émissions industrielles est injecté dans le mélange; le CO₂ réagit avec les composants minéraux pour former des carbonates qui s'intègrent dans la structure du béton, réduisant ainsi l'empreinte carbone de 30%. L'entreprise canadienne CarbonCure stocke environ 1,5 million de tonnes de CO₂ par an, contribuant à l'atténuation du changement climatique (IPCC, 2014).


Javier Trespalacios

L'Économie Bleue de Gunter Pauli


Ces solutions démontrent qu'il est possible de concevoir des modèles productifs inspirés par la nature, sans dépendre de technologies coûteuses ou fortement polluantes.


Contributions aux Objectifs de Développement Durable (ODD)

L'ONU reconnaît l'économie bleue comme une approche fondamentale pour atteindre les Objectifs de Développement Durable, puisqu'elle est transversalement liée à la plupart d'entre eux (UNEP, 2016).


Javier Trespalacios

17 Objectifs de Développement Durable (ODD)


Gunter Pauli : Visionnaire de la durabilité

Né à Anvers, en Belgique, en 1956, Gunter Pauli est économiste, entrepreneur et penseur pionnier dans le domaine de la durabilité. Après avoir obtenu sa licence en économie à l'Université d'Anvers en 1979 et un MBA à l'INSEAD, en France, en 1982, il a fondé et dirigé plus d'une dizaine d'entreprises dans des secteurs tels que la biotechnologie et les produits écologiques.


Son expérience avec Ecover, une entreprise leader dans les détergents biodégradables, l'a conduit à remettre en question les limites de la durabilité. Bien que ses produits soient écologiques, ils dépendaient de matières premières comme l'huile de palme africaine, dont l'exploitation engendre de graves impacts environnementaux. Cette contradiction l'a poussé à développer des modèles économiques plus régénératifs et locaux (Pauli, 2010).


En 1994, Pauli a fondé Zero Emissions Research and Initiatives (ZERI) à l'Université des Nations Unies à Tokyo. ZERI est devenu une plateforme visant à promouvoir des systèmes industriels inspirés par la nature, où les déchets se transforment en ressources et les processus productifs régénèrent les écosystèmes au lieu de les dégrader (Pauli, 1998).


Sa vision transformative et son approche consistant à « faire plus avec le local » lui ont valu le surnom de « Steve Jobs de la durabilité » en raison de sa capacité à révolutionner les modèles traditionnels. Sa collaboration avec le Club de Rome a consolidé l'économie bleue en tant que paradigme viable, appliqué dans des pays tels que l'Italie, la Chine et l'Afrique du Sud (Meadows et al., 2004).


Conclusion : La graine de la durabilité

La première fois que j'ai entendu Gunter Pauli, c'était lors d'un Congrès national de l'ANEIAP, où j'ai été impressionné par les opportunités d'affaires proposées à la mairie de Medellín pour créer des entreprises à partir de déchets urbains et industriels. À ce moment-là, j'ai pensé : « C'est lui qui transforme les déchets en opportunités d'affaires », une vision que j'ai toujours partagée, et qui m'amène à comparer une barre d'acier à une bouteille en PET : ce sont toutes deux des ressources, et non des déchets.


Pendant des années, j'ai suivi son travail et ses conférences inspirantes. Plus tard, j'ai eu la chance de le rencontrer à Genève, où je l'ai remercié personnellement pour l'inspiration qu'il m'a apportée.


Javier Trespalacios; Gunter Pauli

Photo avec Gunter Pauli à Genève, Suisse, 2017


« L'avenir ne consiste pas à extraire davantage, mais à mieux réfléchir »… JT

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Références bibliographiques

Braungart, M., & McDonough, W. (2002). Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things. North Point Press.

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Falnes, J. (2007). Ocean Waves and Oscillating Systems: Linear Interactions Including Wave-Energy Extraction. Cambridge University Press.

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Haneef, M., Ceseracciu, L., Canale, C., Bayer, I. S., Heredia-Guerrero, J. A., & Athanassiou, A. (2017). Advanced materials from fungal mycelium: fabrication and tuning of physical properties. Scientific Reports, 7, 41292.

Hawken, P., Lovins, A., & Lovins, L. H. (1999). Natural Capitalism: Creating the Next Industrial Revolution. Little, Brown and Company.

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Surendra, K. C., Takara, D., Khanal, S. K., & Roginski, H. (2014). Biogas as a sustainable energy source for developing countries. Renewable and Sustainable Energy Reviews, 31, 846–859.

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 Javier Trespalacios

Orbe, Suisse

Septembre 2017


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«Tout le monde sur la planète devrait connaître la durabilité».

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